Les vitraux de Barillet

Après des études de peinture à l’École des Beaux-arts de Paris, Louis Barillet (1880-1948) fonde en octobre 1920 son atelier de vitrail et de mosaïque avec Jacques Lechevallier comme collaborateur. Théodore Hansen les rejoint en 1922-23. Ils forgeront ensemble, au cours des années 1920-1930, le renouveau du vitrail civil et religieux en France. Louis Barillet participe à l’Union des Artistes Modernes, mouvement d’artistes décorateurs et d’architectes fondé en 1929, et dont l’activité perdure jusqu’en 1958.

Les destructions importantes, lors de la Grande Guerre, apportent de nombreux chantiers. Si une part importante de la production de vitraux et de mosaïques est religieuse, la notoriété de l’atelier Barillet s’établit en grande partie avec des applications civiles grâce à la technique du vitrail blanc. Celle-ci offre l’avantage de concevoir des vitraux d’un coût assez peu élevé, par l’emploi de verre non coloré, fabriqué industriellement par l’usine Saint-Gobain.

Le verre blanc plat pressé, ondulé, strié selon divers motifs, joue avec les reflets et les traversées de la lumière. Ainsi l’animation de la surface de verre n’est pas issue de peintures en grisaille, comme dans le vitrail traditionnel, mais elle nait du matériau même.

Par la rigueur de ses lignes, ce procédé propose un nouveau langage plastique et s’adapte bien à des compositions décoratives géométriques et épurées, et trouve tout naturellement son application chez des architectes représentatifs de l’art déco. Ami et collaborateur de l’architecte Robert Mallet-Stevens, Barillet a travaillé avec lui sur des projets tels que l’hôtel atelier des frères Martel situé rue Mallet-Stevens dans le XVIème arrondissement ou encore la villa Noailles à Hyères.

« Le vitrail fut toujours le compagnon fidèle de l’architecture (…) Les programmes nouveaux, les matériaux nouveaux ont fait éclore une architecture neuve, et le vitrail renait. Aucun art n’a su, pendant des siècles, s’adapter aussi bien à l’architecture » Robert Mallet-Stevens. (1)

 

(1) Cité dans le catalogue publié à l’occasion de l’exposition « Robert Mallet-Stevens, architecte (1886-1945) » présentée au Centre Pompidou du 27 avril au 29 août 2005.